FOOLED, ONCE AGAIN  ★ FEAT. GA RAM

Son chef avait absolument voulu qu'elle prenne quelques jours de repos. Elle avait refusé, clair et net. Il était hors de question qu'elle prenne des jours de congé à cause de cet enfoiré. Si Tao était toujours l'ennemi qu'elle désirait abattre numéro, Noah était le deuxième. Néanmoins, même si elle avait réussi à convaincre son chef qu'elle ne voulait pas de jours de repos, elle devait se rendre à l'hôpital pour un suivi de ses blessures. Le terroriste n'y avait pas été de mains morte. Si elle avait du aller une première fois à l'hôpital, elle savait qu'elle allait devoir y retourner deux trois fois après coup. Par chance vu qu'elle était à la brigade antiterrorisme, elle avait été rapidement pris en charge. Elle n'avait par contre pas évité que deux de ses agents l'accompagnent, au cas où. Soo Mee laissa le médecin l'ausculter et vérifier l'état de ses blessures. La plupart des coupures commençaient doucement à se cicatriser, mais elle se doutait bien que vu la profondeur de certaines, ça allait mettre du temps avant qu'elle n'ait plus de traces et encore certaines allaient sans doute rester un bon moment. Elle observa son poignet qui était bandé. La torture, c'était bien quelque chose que Tao n'avait encore jamais utilisé contre elle.

Sortant de la salle d'auscultation, elle remercia le médecin avant que son regard ne dévia sur une silhouette. Elle reconnu immédiatement Garam. Son sang ne fit qu'un tour. La colère. Elle repensa à ce que lui avait dit Noah, que c'était son ancien petit-ami qui lui avait demandé de faire ça pour lui. Dire qu'il était venu la voir, pour lui donner une information sur les terroristes mais aussi pour prendre des nouvelles d'elle, il avait semblé tellement sincère. Il avait eu l'air amoureux d'elle, désireux d'avoir de l'attention et Soo Mee avait craqué et lui avait avoué qu'elle l'aimait toujours. Mais après avoir appris qu'il avait commandité ça, elle avait été dans une colère folle. C'était cette énergie qui l'avait aidé à reprendre le travail aussi rapidement. Lui qui voulait la voir, eh bien il allait la voir. Rapidement, elle allait venir jusqu'à lui cette fois-ci. Elle ne s'attendait pas à ce que cela soit aussi rapide, mais vu qu'elle l'avait sous la main.

La brigadière informa les deux agents qu'elle allait rester encore un peu, mais qu'ils pouvaient y aller. Elle dut hausser un peu la voix pour qu'ils obéissent mais finalement elle les regarda filer. La jeune femme avait réussi à rattraper le jeune homme et alors qu'il sortait de l'endroit, elle lui attrapa le bras. « Garam, faut qu'on parle. » Elle passa devant et tourna dans la première ruelle déserte près de l'hôpital. Elle attendit qu'il s'avance avant de le plaquer contre le mur avec toute la force qu'elle avait, pas bien grande mais suffisante. Soo Mee était suffisamment proche de lui pour qu'il puisse admirer les résultats de ce qu'il avait demandé à Noah. Sortant son arme de sa main non blessée, elle planta le canon contre la main du terroriste qu'elle avait déjà blessé une première fois. « Donne moi une seule bonne raison de ne pas tirer. » Son regard était froid et haineux. « Dire que je t'ai cru la dernière fois, que j'ai pensé que tu tenais encore véritablement à moi, que tu t'inquiétais pour moi. » Toute la colère qu'elle avait ressenti en l'apprenant de la bouche de Noah remontait en elle.

FOOLED, ONCE AGAIN ★ FEAT. SOO MEE

Ce n’était plus la peine qu’il revienne, avait dit le médecin après avoir inspecté la balafre sur sa main. Ga Ram avait gratifié l’homme d’un sourire, avant de le remercier de vive voix. Il avait resserré sa poigne, observant ses doigts de replier sans problème. Il était satisfait d’apprendre que sa blessure ne nécessiterait plus de soins particuliers. Une marque blanche resterait sur la paume et le dos de sa main, mais la plaie avait parfaitement cicatrisé. Avant de le saluer et de sortir de la pièce, l’homme en blouse blanche lui avait dit qu’il souhaitait ne plus le voir ici, ou du moins, plus pour quelque chose d’aussi dramatique. C’était ce même homme qui avait fait le suivi, depuis le début. Quand le terroriste était venu pour la première fois à l’hôpital pour se faire recoudre, on lui avait demandé ce qu’il s’était passé. Et le jeune homme avait été parfaitement transparent : sa compagne lui avait tiré dessus. Il n’en avait pas précisé les raisons. Beaucoup d’infirmiers, de médecins et de chirurgiens étaient totalement impartiales, il le savait. Leur métier était de soigner, que ce le patient soit un terroriste ou un brigadier. Mais le nord-Coréen avait fait preuve de prudence, comme toujours… Car si la neutralité était de mise dans le monde médical, il n’était pas sûr que les langues restent nouées une fois les portes de l’hôpital franchies.

Ga Ram quitte donc la salle de consultation, prenant la direction de la sortie. Sa journée n’était pas très chargée, mais il s’était mis en tête de trouver un nouvel emploi. Pas tant pour le côté couverture – même si c’était un facteur à prendre en compte, mais bien davantage parce qu’avoir une vie en dehors de Kérés commençait à lui manquer. Il aimait avoir un contact avec l’extérieur. Et tant mieux si ça pouvait servir les intérêts de l’organisation. Il n’avait qu’à passer chez lui pour aller chercher les différents curriculum vitae qu’il avait faits la veille pour ensuite partir en tournée, écumant les établissements du centre, dans l’espoir de dégotter un entretien. Il était relativement confiant.

Le jeune homme est pourtant surpris de sentir une main s’emparer de son bras, tandis qu’il franchit le sas de sortie. Il a à peine le temps de se retourner : il reconnaît immédiatement la voix qui lui somme un peu de temps. Etonné de voir Soo Mee ici, il ne dit mot, pris de court. Quelques plaies ornaient son visage, et elle semblait remontée. Mais même sans ça, le nord-Coréen n’aurait su dire si le fait que la brigadière souhaite lui parler soit de bonne augure. Pensif, il reste muet, se contentant de suivre quand la jeune femme passe devant pour le mener dans une ruelle adjacente.

Il s’apprête à demander ce qu’elle voulait, mais il n’a pas le temps de dire quoi que ce soit. La brigadière le pousse brusquement en arrière, le plaquant contre un mur de béton un peu sale. Le regard dur de sa vis-à-vis le transperce. Son rythme cardiaque s’accélère et semble prêt à transpercer sa poitrine quand le canon est posé sur une de ses mains, qu’il avait instinctivement relevé de part et d’autres de sa tête. Panique. « Qu’est-ce que tu fais, Soo Mee ? » demande-t-il d’une voix étranglée, tressaillant. Son regard se pose une courte seconde sur l’arme. Il secoue nerveusement la tête de gauche à droite. Sa main droite, tremblante d’un mauvais souvenir, tente doucement de faire reculer l’arme. Yeux à nouveaux rivés sur le visage la brigadière, il tente de comprendre. D’aussi prêt, il devine davantage les blessures subies. Des entailles, fines mais profondes. Il s’essaye à dire quelque chose, lèvres entrouvertes, mais rien ne vient. Elle lui somme de lui donner une bonne raison pour ne pas faire retentir un coup de feu. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, elle l’avait pensé sincère. « C’était le cas, je t’assure. » arrive-t-il à articuler. L’envie de lui demander de baisser son arme lui traverse l’esprit, mais il s’abstient : sa main était tout juste remise de la dernière fois où il lui avait demandé la même chose. Ga Ram soupire longuement pour tenter de se détendre un peu. Cette situation lui échappait totalement. Il se recule un peu, autant que possible, tentant de rendre davantage de distance entre lui et la brigadière. Il devait trouver une bonne raison pour qu’elle ne presse pas la détente. Aucune ne lui vient. Il n’avait rien à justifier, rien à expliquer, rien à se faire pardonner – ou du moins, rien qu’il n’aurait pas déjà tenté de rattraper. Une inspiration est prise, il déglutit. « Explique-moi. Dis-moi ce qu’il s’est passé. Mais pour l’heure, je t’assure que je ne comprends strictement rien. » finit-il par dire, en espérant pouvoir y voir plus clair.

Soo Mee n'était pas une personne que l'on pouvait qualifier d'imposante. Elle n'était pas bien grande, ni musclée et surtout elle n'avait aucune force. Le combat au corps à corps, ce n'était pas son domaine, la seule chose qu'elle savait faire était le nécessaire afin de réussir le concours de brigadier. Néanmoins c'est toute la colère, la rage et la haine qui étaient en elle au moment où elle avait vu Garam qui l'avait aidé à le plaquer contre le mur de cette ruelle où elle l'avait entraîné. Elle ne pensait pas le revoir de si tôt, malgré le fait que depuis son agression, ce serait elle qui serait venue à lui cette fois-ci, car elle voulait des explications. Oh oui et elle s'estimait dans le droit d'en demander et d'en obtenir. Elle avait encore du mal à croire qu'elle avait réussi à se faire rouler une deuxième fois par le jeune homme quand il lui avait assuré être toujours amoureux d'elle, sentiment qu'elle avait déjà eu du mal à croire. La première fois ne lui avait sans doute pas servie de leçon il faut croire. La jeune femme était vraiment très remontée vis-à-vis de ça, comment avait-il osé lui mentir de nouveau, jouer de nouveau avec ses sentiments encore bien présents pour lui ? Il était encore plus cruel qu'elle ne l'avait imaginé. Surtout en sachant ce qu'il avait demandé à Noah de lui faire.

Elle n'avait pas hésité à dégainer son arme de nouveau, posant le canon sur une de ses mains. Il avait beau les levés, cela ne la découragea pas à garder son arme plaqué contre sa main. Il avait l'air surpris, déstabilisé, ne comprenant pas la situation. Ah, le terroriste ne s'attendait peut-être pas à ce qu'elle réagisse de cette façon ? Il s'attendait peut-être à ce qu'elle reste terrée chez elle par la peur ? Que nenni, jamais un terroriste ne la mettrait à genoux de nouveau. Garam avait réussi une fois, mais pas une deuxième, ça jamais. « Qu'est-ce que je fais ? Je te montre que je suis difficilement intimidable enfoiré ! » dit-elle, sa voix montait un peu haut dans les aiguës tant elle était en colère. La jeune femme lui demanda alors de citer une seule raison pour qu'elle ne tire pas, là tout de suite, elle en était parfaitement capable. Assurant que ses propos étaient vrais, la jeune femme descendit son arme et la pointa dans les côtes du jeune homme, un air de défi dans le regard. « Ah ouais, c'est le cas ? T'es sur ? Me ment surtout pas. » D'aussi près, il pouvait voir la détermination dans ses yeux. Dans son regard à lui, c'était l'incompréhension, mais cela ne pouvait être que feinté, il savait si bien jouer la comédie après tout. « Tu ne comprends rien ? Moi non plus je ne comprenais rien quand je me suis fait agressée par un terroriste. Et puis il m'a rapidement ouvert les yeux, tu vois ? Je n'aurais jamais pensé que tu en arrives jusque là Garam. Commanditer ça. » dit-elle en faisant référence à ces blessures. « J'espère que tu apprécie le résultats de ce que tu as demandé. Je peux même te dire que j'ai bien souffert, c'était ce que tu voulais hein ? Que je souffres. » À l'instant, elle ne ressentait que du dégoût pour lui, elle ne comprenait vraiment pas comment il avait pu lui faire ça.

FOOLED, ONCE AGAIN ★ FEAT. SOO MEE

Elle n’était pas facilement intimidable, vocifère-t-elle. Ca, Ga Ram n’en doutait pas un seul instant. Il avait parfaitement conscience que Soo Mee n’était pas du genre à courber l’échine devant une menace, surtout dans le domaine de son travail. Pourtant… La connaître sous ce jour-là ne l’aidait par à y voir plus clair. Pas un seul instant. Il ne comprenait toujours pas pourquoi la brigadière le prenait en joue, furieuse et désireuse de lui prouver quelque chose. Quelque chose lui échappait. Ou tout du moins, quelque chose était arrivé à son insu. Ou la jeune femme faisait erreur. Mais ça… Il ne se sentait pas trop de l’affirmer, là, tout de suite. Le canon contre sa main, sûrement. Canon qui vient bientôt se nicher contre ses côtes, tandis que la sud-Coréenne remet ses paroles en doute. Ga Ram inspire longuement, rentrant le ventre, pour rompre le contact avec l’extrémité de l’arme. Regard baissé vers le revolver, il assure pourtant, tout en hochant vivement la tête : « Oui, j’en suis sûr. » Il relève les yeux vers Soo Mee, la mine grave et sincère.

Réclamant bientôt des explications, Ga Ram ajoute qu’il ne pouvait rien dire pour l’heure… Puisqu’il ignorait tout des motivations de Soo Mee. A observer le visage meurtri de la brigadière, il se doutait que sa colère était en lien direct avec ses blessures. Et à entendre les prochaines parole de sa vis-à-vis, il comprend rapidement qu’un terroriste était derrière tout ça. Jusqu’à là, rien de bien anormal… Dans le sens où la jeune femme était exposée à des risques similaires tous les jours. Ce qui l’était en revanche, c’était qu’il était en train de se faire qualifier de conspirationniste de la pire espèce. Nouvelle incompréhension. « Mais qu’est-ce que tu racontes ? » demande-t-il en haussant la voix, sourcils froncés. Soo Mee poursuit pourtant ses accusations, assurant qu’elle avait souffert, exactement comme il avait pu le souhaiter lorsqu’il avait fait passé ses ordres. « Arrêtes ! » somme-t-il, voix à nouveau haussée. Un regard offensé est adressé à la jeune femme. Jamais, jamais il n’aurait ordonné une telle attaque. Et encore moins maintenant. Ca n’avait aucune sorte de logique. Si ça ne tenait qu’à lui, et qu’il aurait à nouveau voulu faire souffrir la brigadière, il aurait attendu davantage. Que sa confiance revienne à nouveau. Pas maintenant, pas alors qu’il arrivait à nouveau à l’approcher sans trop craindre pour sa vie. Enfin, quoi qu’il en soit, ça n’était pas dans ses projets. Et se voir accusé de telles charges lui procurait exactement la même sensation que la dernière fois, quand elle n’avait de cesses de le traiter de mentir. Une sensation entre la colère, aussi bien envers elle qu’envers lui-même, la tristesse et la lassitude.

Agacé, mais pas désireux de voir sa cage thoracique lors des prochaines secondes, Ga Ram tente de se calmer un peu. « J’ai jamais demandé ça, tu m’entends ? Jamais. » dit-il, appuyant bien sur ces deux dernières syllabes. Il secoue la tête pour appuyer ses dires. Le regard toujours assombri, il cherche à en savoir davantage : « Qui a fait ça ? Tu connais son nom ? »

Elle ne comptait pas le nombre de terroristes qui avaient sans doute envie de la tuer, et c'était pareil pour la majorité des brigadiers, mais que cela vienne d'une personne qui clamait l'aimer, c'était impardonnable à ses yeux. Alors il avait clairement intérêt à lui donner des explications. Leur dernière rencontre indiquait pourtant le contraire de ce qu'il avait voulu exprimer en commanditant cet acte. Il avait semblé si sincère, doux et toujours aimant. Elle qui avait besoin de croire en ce qu'il disait, qui avait si peur de se faire avoir de nouveau. Pourtant elle avait été agréablement surprise lorsqu'elle avait mis des agents sur le coup de son information. Ils avaient pu capturé les marchands et récupérateurs ainsi que récupéré toute la marchandise d'armes. Cela l'avait étonné, il avait été capable de vendre les siens pour elle. Elle avait d'ailleurs pensé pendant quelques secondes à l'utiliser comme informateur vu qu'il semblait toujours désireux de la retrouver, mais elle n'avait pas pu s'y résoudre. Soo Mee ne voulait plus le mêler à son travail. Qu'importe ce qu'ils adviendraient d'eux, s'ils avaient encore ou non un avenir ensemble, plus jamais Garam ne sera mêlé à son boulot.

Alors qu'il lui assurait qu'il était sûr d'avoir été sincère la dernière fois, la jeune femme put lire la sincérité dans ses yeux. Mais elle ne laissa point tomber son arme pour autant, elle n'avait pas encore eu ses explications et vu qu'il semblait ne rien comprendre à la situation, elle lui rafraîchit la mémoire. Sa réaction la surprit et elle faillit reculer quand il lui ordonna d'arrêter. Elle enfonça par instinct le canon contre son ventre. « Ne me crie pas dessus ! » La réaction face au danger, face au terrorisme. Elle pouvait sentir son cœur battre à tout rompre et sa main tremblait, tant elle était crispée sur son arme. Son regard croisa celui du jeune homme et elle le garda ancré dans le sien. Il avait l'air assez en colère qu'elle l'accuse de telles choses. Elle avait l'impression de revivre le jour où elle l'avait blessé. « Ne crie pas. » réussit-elle à articuler entre ses dents, tentant de se calmer. Lui aussi semblait tenté de retrouvé une certaine convenance alors qu'il reprit la parole. Il exprime avec ardeur qu'il n'a jamais ordonné cet acte et une part en elle-même est soulagée. Une part d'elle le croit immédiatement et se sent rassurée qu'il n'ait jamais voulu attenter à sa vie. Mais d'un autre côté, Soo Mee a du mal, la confiance est une chose si difficile à avoir et Garam a déjà brisé celle qu'elle avait pour lui une première fois.

Alors qu'il s'enquit de savoir qui a fait ça, elle hésita quelques secondes, sentant la colère disparaître peu à peu. L'accès de violence qu'elle avait eu s'estompait. Elle hocha la tête avant de répondre. « Noah. Hwang Noah. Je l'avait arrêté quelques semaines avant, il avait mentionné ton nom pendant l'interrogatoire, devant mes collègues. J'ai pas pu le garder malgré ça car je n'avais pas de preuves. » Baissant les yeux sur l'arme, elle laissa tomber son bras avant de relever les yeux vers lui. Rangeant son arme, elle recula et lui tourna le dos. « Il m'a assuré que ça venait de toi et de toi seul, que tu voulais te venger. » Elle se mordit la lèvre inférieure avant de se retourner vers lui, changeant totalement de sujet. « La dernière fois … tu as vendu tes semblables pour moi, hein ? Tu recommencerais ? » Elle s'était promis de ne pas le faire, mais c'était sa réaction qu'elle voulait jauger. « Ou c'était juste pour retrouver ma confiance et me faire encore du mal après ? » lança-t-elle, bien malgré elle. Elle y avait pensé bien sur. Lui aussi sans doute, il était intelligent. Une part d'elle-même pensait encore aux mots de Noah bien gravé dans sa mémoire.

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Il n’y avait guère de place pour l’inquiétude. Et pourtant… Quand Soo Mee s’était présentée à lui avec plusieurs plaies soignées et un poignet hors d’usage, Ga Ram avait eu le temps de se demander ce qu’il s’était passé. La réponse semblait évidente : la brigadière en avait décousu avec un terroriste sans scrupule. Pourtant, on ne lui avait pas laissé le temps de s’enquérir de la situation. La sud-Coréenne l’avait immédiatement pris en joue, convaincu qu’il était derrière cette manigance. Place à la colère. A dire vrai, le jeune homme n’aurait trop su dire ce qu’il l’énervait le plus, dans cette situation. Etait-ce que quelqu’un lui mette des responsabilités sur le dos ? Ou que Soo Mee arrive à croire de telles sornettes ? Il avait fait preuve de bonne foi, la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Et maintenant que les choses semblaient un peu adoucies entre eux, il n’allait pas piétiner tous ces efforts.

Sommant la brigadière d’arrêter, Ga Ram hausse le ton. La réaction de la jeune femme ne se fait pas attendre : qu’il n’hausse pas le ton, dit-elle, enfonçant davantage le canon de son arme dans les côtes. Dans ce cas, arrête de me soupçonner, se retient-il de dire. La mine contrainte, il opine en silence, se contenant de soupirer. Ils n’arriveraient à rien en jetant de l’huile sur le feu. Mieux valait discuter de tout ceci calmement, ce que Soo Mee semble plus emprunte à faire.

Le terroriste cherche à connaître l’identité du terroriste à qui elle avait été confrontée. Le temps qu’elle ne réponse, il parcourt en silence les noms qu’il connaissait au sein de Kérés. La plupart étaient au courant de l’échec de sa mission. En revanche, peu étaient dans la confession qu’il en était sorti meurtri – main blessée mise à part. Sa réflexion silencieuse est interrompue par sa vis-à-vis, qui décèle l’identité de son agresseur. Hwang Noah. Ga Ram fronce les sourcils. C’était… Etonnant, tout comme ça ne l’était pas, à dire vrai. Il avait semblé au nord-Coréen que son collègue se sentait peu concerné par son histoire avec la brigadière. Et pourtant… Il avait un peu eut l’impression que le concerné avait cherché à mettre le doigt sur cette plaie encore ouverte, lors de leurs conversations. Et ce, même si Ga Ram tentait toujours de ne pas être trop expansif sur ses sentiments. Question de fierté, quelque part. Et de sécurité.

Le jeune homme opine, sans trop savoir que dire, fulminant à l’intérieur. Mais non plus envers Soo Mee, cette fois-ci. Sa colère avait trouvé une toute autre cible. La brigadière finit par baisser son arme. « Merci. » souffle-t-il, toujours un peu perdu dans ses pensées. La jeune femme s’éloigne, expliquant que Noah lui avait dit que cette revanche n’avait d’autre commanditaire que le nord-Coréen. « Dis-moi que tu me crois plus que lui. » répond le concerné, le regard glissant sur la silhouette face à lui. « Est-ce qu’il a dit d’autres choses à notre sujet ? » demande-t-il ensuite.

Soo Mee se retourne vers lui, la mine perplexe. Elle lui rappelle leur dernière rencontre. Le fait qu’il avait vendu une information. Le regard de Ga Ram se fait fuyant un court instant, dérivant sur le mur derrière la brigadière. Il n’avait pas trop envie de s’en rappeler. Après lui avoir demandé s’il était prêt à refaire la même chose, la jeune femme cherche à savoir si cette démarche n’était pas mal intentionnée. Le terroriste garde les lèvres scellées, songeur. Son regard en revient à la sud-Coréenne, tandis qu’il secoue la tête. « Je veux pas te refaire de mal. » répond-il simplement. Son regard se fait ensuite un peu plus dur. « Quand tu me demandes si je serai prêt à refaire la même chose… Tu veux savoir si je t’aiderai à mettre la main sur Hwang ? »

Elle ne voulait pas revivre ça. Cette même scène qu'il y a deux mois. Et pourtant, son arme était braquée sur lui. Mais présentement, la colère était bien plus forte que la tristesse. Oh elle était là, le désespoir d'avoir appris que l'homme qu'elle croyait aimant malgré tout avait tenté de la faire taire, de lui faire peur par le biais d'un autre terroriste. Lui dire de se taire était la pire des choses à faire, ne faisant qu'attiser la colère en elle. Elle ne voulait pas entendre d'ordre, elle ne voulait pas se calmer, même si c'était sans doute la meilleure chose à faire pour éviter toute catastrophe, comme la dernière fois. La jeune femme lui révéla le nom de son agresseur, Noah. Elle le haïssait, sa rage contre lui était grandissante de jour en jour et ça lui faisait peur. Elle avait faillit utiliser sa lame contre lui, se faisant justice soi-même mais elle avait résisté. Mais rien que d'y avoir pensé l'avait effrayé, elle n'était pas comme ça. Elle n'avait jamais été dans un état de rage pareil. Hormis lorsqu'elle rencontrait Tao.

Baissant finalement son arme, elle la rangea et s'éloigna de lui, croisant les bras. Elle se décida à lui préciser que le terroriste avait donné son nom comme commanditaire et à la question de Garam, elle baissa la tête, fixant le sol. Comment croire des terroristes ? Tous des menteurs selon elle. Mais les mots de Noah raisonnaient encore et encore dans sa tête. Elle resta muette alors qu'elle se souvenait d'une certaine phrase en particulier qu'il l'avait mis hors d'elle. Garam finit par lui demander s'il lui avait parlé d'autre chose à propos de leur relation. Le jaugeant du regard, elle sentait la colère revenir peu à peu. S'approchant de lui, se plantant juste devant lui, elle le fixa et sans prévenir, elle le gifla. Soomee pouvait sentir la colère refaire surface, la rage et l'indignation. Elle avait fait comme si cela ne la touchait pas lorsque Noah le lui avait dit, mais au fond d'elle, elle avait été blessé et indigné que son ex-amant puisse parler d'elle de cette façon. Mais encore une fois, a-t-elle bien faire de le croire ? « Tu veux savoir ce qu'il m'a dit d'autre hein ? » Elle le plaqua de nouveau contre le mur, plus pour le maintenir, qu'il ne fuit pas et attrapa son menton entre ses doigts, l'obligeant à garder le regard fixé sur elle. « Ses mots exactes ont été qu'avec ta bande, tu dit que tu serais bien content de me sauter dans un coin de rue et de me foutre en cloque. » dit-elle, froidement, mais la rage se lisait dans ses yeux. « Alors, tu as quelque chose à dire sur ça ? » souffla-t-elle, rapprochant son visage du sien.

Elle ne savait pas si cela avait été une bonne idée de lui reparler de leur dernière rencontre, de la fois où il lui avait balancé une arrivée d'arme pour les terroristes. L'information avait été véritable et ça avait été un petit coup de filet pour la brigade. Serait-il capable de refaire la même chose ? Et elle, serait-elle capable de l'impliquer de nouveau dans son travail après tout ce qui s'était passé ? Il ne voulait pas lui refaire du mal. Elle ne savait pas quoi penser de ça. Mais quand il lui demanda si elle songeait à l'utiliser pour mettre la main sur cet enfoiré de Hwang Noah, ses yeux s'écarquillèrent de surprise et elle le lâcha, reculant d'un pas, le jaugeant une nouvelle fois. « Tu serais prêt à me vendre un terroriste ? Un des tiens, pour moi, l'ennemi numéro un ?» Elle rêvait de le voir derrière les barreaux, purgeant une peine maximale si la peine de mort n'était pas applicable pour lui. Même s'il le méritait amplement à ses yeux. Se rapprochant d'un pas, elle releva la tête pour le fixer. « Prouve moi que tu ne veux pas refaire du mal … Garam. » souffla-t-elle, hésitante.

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A dire vrai, Ga Ram craignait la réponse que Soo Mee allait lui fournir. Il n’était pas sûr de vouloir entendre ce que Noah avait bien pu ajouter à leur sujet… Et pourtant, il lui semblait que c’était une chose importante. Histoire de voir venir, et de pouvoir réagir avec le plus de prudence possible. Mais il reconnaissait que le plus grand faux pas venait de lui-même : il n’aurait jamais dû toucher mot de l’échec de sa mission. Ou tout du moins, il aurait été plus sage de ne pas s’étendre sur le sujet, prétextant une quelconque fierté. Et ce qu’il espérait aussi, c’était que la brigadière ne se soit pas étendue sur les potentiels sentiments qu’elle pouvait encore entretenir à son égard. Mais là-dessus, il ne se faisait guère de souci. Soo Mee était une femme intelligente et prudente. Elle n’aurait probablement pas donné plus de matière à Noah pour lui faire du mal, même s’il était évident que leur confrontation avait été une épreuve pour elle.

La brigadière s’approche, il ne voit pas venir la gifle qui lui est soudainement assenée. Son visage se tourne sous l’impact, avant que son regard ne revienne à la jeune femme. De l’incompréhension, et de la colère. Il a envie de lui dire que ce n’est pas le moment de faire une scène, qu’il avait juste envie de savoir pour mieux planifier l’avenir. Mais quand il entend les propos reportés par la jeune femme, il ne sait que dire. De un, il n’était pas du genre à colporter ce genre de paroles. Ces pensées-là, il préférait les garder pour lui. De deux, il n’était pas aussi grossier dans sa façon de dire les choses. Et de trois, il était vexé de voir que Soo Mee puisse prendre ces paroles au pied de la lettre. Et de quatre… « Est-ce que c’est si étonnant de savoir que je peux encore avoir envie de toi ? » demande-t-il dans un souffle, histoire de rectifier le tir. Son regard dérive un instant sur les lèvres, avant d’en revenir aux yeux en amande.

Alors qu’elle s’éloigne d’un pas, la jeune femme vient lui rappeler leur dernière entrevue, au cours de laquelle Ga Ram avait accepté de donner quelques informations. Il confirme qu’il n’avait pas fait cet pas en avant pour ensuite en faire deux en arrière, avant de tenter de comprendre ce que Soo Mee voulait dire quand elle lui demandait s’il était prêt à continuer à lui faire entendre des choses au sujet de Kérés. S’il n’était pas dans une situation aussi délicate… Peut-être. Il ne savait pas trop. Il tenait tout de même à rester fidèle à la cause de Tao, qui était conformes à toutes celles qu’on lui avait enseignées en étant enfant. Qui plus est, il avait tout intérêt à être prudent, dorénavant. Ne plus faire de vagues. Et pourtant, son envie de vengeance vis-à-vis de Noah était indéniable. Ce type-là était dangereux. Dangereux pour eux, plus particulièrement. La preuve en était qu’il avait très exactement su où frapper pour faire mal. A l’heure actuelle, mieux valait s’en méfier. Ou mieux : le neutraliser. C’était précisément pourquoi il avait demandé à Soo Mee si elle entendait l’arrestation de Hwang par l’aide qu’il pouvait encore lui apporter. La brigadière semble tomber des nu, demandant confirmation. « C’est dans mon intérêt, comme dans le tien. » répond-il simplement.

Dos au mur, Ga Ram attend la suite, préférant laisser Soo Mee prendre la suite. La jeune femme reste silencieuse un court instant, avant d’amorcer un pas dans sa direction, soufflant quelques paroles. Le nord-Coréen encre son regard dans celui de sa vis-à-vis, le sondant. Pas d’étonnement ni d’incompréhension de sa part, il voulait juste être certain qu’elle était sereine en prononçant ces mots. Il finit par se détacher du mur et s’approche. Ses bras s’étendent, ses mains viennent saisir les épaules étroites, où elles remontent pour venir se nicher dans le cou. Ce faisant, il l’attire vers lui et vient capturer ses lèvres.

Elle commençait à redouter ses souvenirs. Chaque souvenir déclenchait un peu plus de rage qu'avant tant elle avait été frustrée ou en colère par la situation. Noah avait déclenché sa fin en s'en prenant à elle, en la provoquant. Elle ne se sentait pas capable de le tuer la dernière fois et actuellement elle n'en savait rien. C'était d'ailleurs cette incertitude qui lui faisait peur. Il y a encore quelques mois, elle n'aurait jamais imaginé mettre fin aux jours d'un terroriste malgré ses actes violents envers elle, car elle avait encore la tête claire, remplis d'une justice infaillible. Désormais elle voyait sa justice, ses règles relâcher les terroristes dont elle ne pouvait pas prouver l'inculpation et ça la frustrait. Et l'énervait. Énormément. Elle avait de plus en plus de mal à contrôler cette rage qui l'habitait régulièrement. Elle s'en servait à son travail pour abattre un travail de titan, mais elle doutait bien que ça ne durerait pas. En faisant sortir Garam de sa vie aussi brutalement après qu'il l'ai trahi, il y avait une part d'elle qui n'avait jamais guéri et qui avait rejoint la haine qu'elle avait pour les terroristes, la faisant grossir.

Cette même haine qui lui avait fait réagir aussi abruptement alors qu'elle aurait pu tout simplement lui répondre. Non, il avait fallut qu'elle le frappe avant de le plaquer de nouveau au mur pour avoir des explications. Explications qui tardent légèrement à venir avant qu'il ne se décide à donner une réponse qui … l'étonne et la fait légèrement reculer. Inconsciemment les yeux de la coréenne glissèrent sur le corps de son ancien amant avant de remonter à son visage, restant silencieuse. Elle ne savait pas quoi répondre à ça. Et surtout elle luttait contre l'envie grandissante de l'embrasser, de lui donner de nouveau les clefs de chez elle, de son corps et de son cœur. Ses muscles se contractèrent tant elle était tendue avant qu'elle ne fasse un pas en arrière, pour tenter de mettre un peu de distance entre eux deux. Fixant le sol, elle finit par répondre à sa question ultérieure, pour éviter de répondre à la plus récente. « Je te crois plus que lui. » souffla-t-elle.

Changeant de sujet, elle lui remémore leur dernière rencontre. Il avait été clairement un informateur ce jour-là et bien qu'elle ne désirait pas le mêler de nouveau à son travail, elle venait quand même de lui redemander s'il était possible qu'il recommence. Le nord-coréen propose alors une alliance pour faire tomber Hwang Noah, proposition qui a pour conséquence de la surprendre. Suspicieuse, elle s'interrogea sur son intérêt dans tout ça. Intérêt qui était le même que le sien. Il savait pour eux. Il savait et de ce qu'elle avait cerné en lui, il n'hésiterait pas un instant à s'en servir. C'était hors de question. Néanmoins elle resta muette quelques longues secondes. « Très bien. Je veux le voir pourrir en prison. » Si ce n'est plus, qu'il y crève.

Soupirant, elle jeta un coup d'oeil à Garam. Elle ne savait pas pourquoi elle lui avait demandé de lui prouver qu'il ne lui ferait plus de mal, peut-être avait-elle besoin de se rassurer, de se dire que tout ça, c'était dans son intérêt à elle qu'il le faisait. Que ce n'était plus une simple mascarade, une cascade de mensonges en tout genre. Que cette fois-ci c''était réel, sans aucun ordre derrière. La jeune femme tient son regard ancré dans le sien, ne bougeant pas alors qu'il se rapproche et pose ses mains sur elle afin de l'attirer vers lui. Au moment où ses lèvres rencontrèrent la sienne, Soo Mee oublia totalement ses deux derniers mois et le jour où le sang avait coulé. Elle glissa une de ses mains autour de sa hanche tandis que l'autre remontait jusqu'à son cou avant de se perdre dans ses cheveux. Rapprochant son corps du sien, elle mêla sa langue à la sienne, l'embrassant ardemment. Elle ne voulait pas le perdre, elle ne voulait plus le perdre. Là, en y repensant, elle aurait préféré rester dans l'ignorance, qu'ils continuent à vivre ensemble, qu'importe. Séparant ses lèvres des siennes quelques secondes, elle finit par les plaquer de nouveau contre celles du jeune homme, l'embrassant de nouveau, lui faisant clairement comprendre qu'il lui avait manqué. Après quelques secondes, elle recula son visage, respirant doucement, ne s'écartant pas pour autant. Elle leva les yeux pour croiser son regard, s'y perdant. « Je déteste être partagée de cette façon. Tu m'as tellement manqué... mais … j'ai du mal à penser au futur qu'il pourrait y avoir. » Et pourtant, il connaissait sa détermination, s'il y en avait un. S'il y avait une toute petite possibilité que cela puisse arriver, elle serait capable de tout pour que ça marche. Néanmoins elle sentait toujours cette pointe de colère et de rage en elle qui menaçait d'exploser quand elle le regardait, il représentait ce qu'elle avait toujours combattu.

FOOLED, ONCE AGAIN ★ FEAT. SOO MEE

Aucun mot n’est prononcé. Et ce n’est pas grave. Ga Ram ne s’attendait pas à ce que Soo Mee réponde quoi que ce soit. La seule chose qu’il ait pu craindre, c’était que la jeune femme rejette son désir en masse. Mais il lui semblait que la brigadière était un peu moins sur la défensive, lui apparaissant comme plus prompte à l’écouter et le croire. Et pourtant, il pouvait saisir dans le timbre de sa voix et dans ses gestes une agressivité qu’il ne lui avait que rarement connues. Il lui faudrait encore se montrer patient. Mais ça ne dérangeait pas le jeune homme, dans le sens où les choses semblaient avancer, tout doucement. Soo Mee le parcourt des yeux, de haut en bas, le temps de quelques courtes secondes. Le nord-Coréen soutient le regard qui lui est offert, quand elle affirme qu’elle croyait plus en ses dires à lui, qu’à ceux que Noah avait pu lui rapporter. Ramenant ses bras dans son dos, Ga Ram tente de rester statique, ses lèvres s’arquant doucement à ces mots.

Tous deux semblaient déterminés à coincer Noah. Mais cette conversation est vite abrégée, laissant les prochains instants à d’autres considérations. Soo Mee demande une preuve. Une invitation aussitôt saisie par Ga Ram, qui étend les bras pour attirer la jeune femme à lui. Ses doigts se remémorent la courbe des épaules, redécouvrent la chaleur apaisante du cou offert. La pulpe tendre des lèvres est retrouvée, savourée. Sa nuque lui semble se courber d’elle-même quand une main y remonte, pour profiter davantage de cette caresse. Ses doigts à lui remontent le long de la mâchoire, pour s’étendre le long des joues. Les pouces retracent les traits, s’assurant qu’ils sont à nouveau siens, sous ses paumes. Le baiser est rompu un court instant, avant de se sceller à nouveau.

La brigadière finit par se retirer, soufflant doucement. La laissant parler, un peu distrait, Ga Ram laisse ses doigts redescendre le long de la chevelure. Son regard retrace les traits, avant de venir à nouveau se poser dans celui de sa vis-à-vis. Il soupire doucement. Après avoir rapidement humecté ses lèvres, il répond : « Ça va être difficile. » Il ne fallait pas se voiler la face. Il savait qu’elle n’avait pas l’intention de quitter la brigade, comme lui n’envisageait pas de quitter Kérés pour ses beaux yeux. Tous deux avaient trop d’intérêts engagés dans leurs camps respectifs. Néanmoins… Il ne pouvait pas imaginer être séparé d’elle, pas maintenant. Pas alors qu’ils venaient tout juste de se retrouver. « Je pense qu’il faut qu’on se donne une chance. » ajoute-t-il. Ils verraient bien si ça fonctionneraient. Mais lui, il refusait d’abandonner sans rien avoir essayé. Un baiser est déposé sur le front de la jeune femme, ses mains s’abandonnent sur ses hanches. « Carpe diem ? » ajoute-t-il avec un sourire, exactement comme il l’avait fait plusieurs mois auparavant.