gods have no mercy, that's why they're gods.
Tu ouvres les yeux. Matin ensoleillé, oiseaux chantant et odeur printanière, tu n'y fais pourtant pas attention ; pour toi, c'est le noir complet, depuis toujours et à jamais. Aveugle de naissance, tu te souviens avec nostalgie la période où ta mère s'occupait de toi en permanence. Elle était si avenante que tu lui en voudrais presque d'être devenue aussi indispensable, n'ayant jamais pu te faire à son absence soudaine.
Tes pieds tâtonnent le sol à la recherche de tes pantoufles et tu te diriges, connaissant le chemin par cœur, à la porte de cette chambre ressemblant à une véritable cellule et dont l'odeur métallique t'est insupportable. Ta main cherche la poignée et tu la trouves enfin, laissant le bruit des couloirs pénétrer ce lieu que tu considères tristement, aujourd'hui, comme ta seule maison.
Tu sors et l'on te salut déjà, empoignant ton bras afin de t'accompagner sur quelques mètres.
« Comment vas-tu aujourd'hui, zara ? », te dit-on alors que ton silence reste de plomb. Tu ne réponds pas, tu ne réponds plus depuis ton arrivée ici -
et tu te laisses guidée jusqu'au guichet où chacun des malades se rend tous les matins. « Bien dormi, zara ? » te lance-t-on comme si tu étais une enfant ne pouvant comprendre une véritable discussion. Mais tu ne rétorques pas et avale les cachets que, tu le sens, l'on te tend à l'instant ; et tu ouvres la bouche, leur montrant que tu les as bien ingurgité. Un
« parfait » atteint tes oreilles et tu t'en vas, toujours accrochée au bras d'un des médecins chargés de te guider, toujours aussi silencieuse et impassible.
« Que veux-tu faire aujourd'hui, zara ? », question futile à laquelle tu ne souhaites pas donner de réponses, comme à ton habitude. Tu ne le regardes pas, tu ne regardes personne ; tu ne vois personne. Tu te contentes de jouer avec tes doigts, assise en terrasse, tout en réfléchissant. Oh réfléchir, tu t'en serais bien passé, toi qui es incapable d'arrêter de ressasser tes pensées ; mais tu ne peux y remédier et tu te souviens, avec dégoût, de ton arrivée ici. Et tu regrettes. Probablement, si tu n'avais pas tenté d'en finir, ne te serais-tu pas retrouvée à l'hôpital avant de finir enfermée dans cet asile chargé de la protection que tu ne peux toi-même te fournir. Mais, si tu ne t'étais pas entaillées les veines, certainement serais-tu décédée d'une manière ou d'une autre dans une ruelle, agressée sans même avoir pu te défendre.
Les rues, ce qu'elles peuvent t'effrayer. L'agitation qui y règnent, cette sensation que tout est si grand et que tu ne peux t'y retrouver -
tu n'arrives pas à lutter contre cette phobie de l'extérieur. Et tu ne comptes pas, dans un futur proche ou lointain, mettre les pieds hors de cet hôpital psychiatrique, peu importe combien certains souhaitent t'y forcer. Tu préfères résister, refuser de collaborer, cacher quelconques semblants de
mieux et rester sous la protection de ces gens que tu ne verras jamais.
« Tu ne crois pas qu'il serait bon de faire un peu de sport, zara ? » s'impatiente ton accompagnateur visiblement ennuyé par la situation. Pourtant, ignoré, il en a l'habitude et ne t'en veux même pas. Il sait que ton père n'a jamais été présent et qu'après l'abandon de ta mère, livrée à toi-même, tu as sombré dans le désespoir et la solitude jusqu'à souhaiter commettre l'irréparable. Et il se sent fière de ta présence ici, ayant l'impression d'aider sans pour autant réussir à te faire sourire ou tout simplement réagir -
mais son optimisme à toutes épreuves le pousse à croire qu'un jour, tu lui donneras un signe lui montrant qu'il est sur la bonne voie. En ces temps de guerres, aider ceux ne pouvant s'aider soi-même lui aura paru être la plus noble des choses à faire, au-delà de se battre -
et tu es de ceux le poussant à se lever chaque matin, tandis que toi, tu ne rêves que de cette nuit sans fin qui tarde à t'engloutir.Le caractère de ton personnage.
Décris son tempérament. Ses qualités et ses défauts. Ses réactions face aux ordres. Si c'est un leader, un meneur ou bien un suiveur. Tu peux aussi parler de son physique car parfois il influe sur l'attitude.