Séoul, Corée du Sud. Monsieur Oh, qui était orphelin d’origine, avait toujours rêvé de fonder une famille nombreuse. Un souhait qu’il partageait avec sa femme qu’il aimait inlassablement depuis leur première rencontre. Ensemble, ils eurent leur propre équipe de basketball : quatre garçons et une fille. Kyong Hee, c’était celle qui était coincée entre deux grands et petits frères. Bien qu’un enfant du milieu se distingue rarement, ce ne fut pas son cas. Sa mère, qui voulait imposer un peu de féminité dans sa maison, l’avait spécialement chouchoutée depuis sa naissance. Elle s’en occupait comme s’il s’agissait d’une poupée dont il fallait s’en occuper tous les jours. Pourtant, la petite ne portait pas de grand intérêt aux robes ou aux jolies coiffures. Avec ses frangins, elle avait appris à jouer des sports et à courir et non à cuisiner ou à s’amuser avec les peluches. Les revenues du couple étaient tout juste dans la moyenne, lui était banquier et elle, propriétaire d’un magasin de vêtements. Ils ne pouvaient pas s’accorder beaucoup de luxe mais chaque jour, la table à manger était au complet et leur habitat était animé et ceci n’avait pas de prix pour eux.

« Viens jouer avec nous, Kyongie ! » « Non merci… Je préfère observer les fourmis. Tu ne trouves pas qu’elles sont super intéressantes ? » Son amie la regardait d’un air étrange, ne comprenant visiblement pas le charme de ses insectes et s’en alla sans se retourner. La gamine avait développé un loisir différent des autres pour ceux de son âge : les sciences et la nature. Ca la fascinait et passait le plus clair de son temps à s’amuser avec son kit de débutant chimiste. C’était une époque d’insouciance. Sa vie n’était pas de repos avec ses frères, entre les plus jeunes qui se révélaient être des enquiquineurs de première classe, qui lui piquait tout et n’importe quoi sans oublier les fameuses farces subites et les plus grands, qui aimaient imposer leur autorités, la demoiselle était passée experte en fausses larmes pour gagner la sympathie de ses parents. De l’autre côté, elle s’était forgé un lien spécial avec sa mère au fil du temps, elle portait des robes et en échange elle avait le droit de faire ses petites expériences scientifiques. Cependant, il s’agissait plus de ça, c’était aussi la personne sur qui elle dépendait et comptait le plus dans sa famille.

Sa bulle de bonheur éclata soudainement à cause d’un coup de fil. A l’autre bout, un certain policier qui reportait un accident de voiture dans lequel madame Oh en était la victime et de venir identifier le corps. Apparemment, il s’agissait d’un conducteur bien bourré qui lui était rentré dedans. Kyong Hee, du haut de ses onze ans, était effondrée tout comme les autres membres. Ils se soutinrent pour surmonter l’épreuve ensemble. Cet évènement marquant la changea, elle décida de réaliser le souhait de la défunte et fit de son mieux pour devenir féminine jour après jour, mais cette fois-ci aussi son attitude. Pendant son adolescence, la jeune fille se concentra davantage sur ses cours et faisait partie des meilleures de son école. Quelques années plus tard, elle fit la rencontre de Ryu, un japonais, à la suite d’une série de coïncidences. Il en fallut peu pour qu’elle en tombe amoureuse et il devint son premier copain. Peut-être bien que leur histoire se serait terminée en conte de fées s’il n’y avait peu eu des tensions politiques entre les différents pays asiatiques.

Le jour de sa majorité, elle reçut sa convocation pour Athéna. Sans tarder, elle rejoignit l’académie quittant le Japon et mettait fin ainsi à sa relation. Il s’agissait d’une opportunité pour continuer dans sa lancée d’études de biologie sans que sa famille doive payer les frais. Lorsqu’elle découvrit la véritable nature de cet établissement, ça ne l’étonnait pas plus que ça. Rien que l’utilisation d’un nom d’une déesse grecque de la guerre, lui avait un mis la puce à l’oreille. Cependant, à cause de son univers masculin ça lui plaisait bien. La veille de son intégration, elle découvrit par pur hasard que son premier amour était son ennemi, un terroriste. Tout se compliquait, surtout qu’en 2014 la guerre était officielle. A vrai dire, elle n’aime pas prendre position dans tout ce bazar et espère seulement que tout revienne en ordre, en paix dans le futur proche.

« La première fois que j’ai rencontré Kyong Hee, j’étais choqué ! Vous voyez, son frère m’avait dit qu’il n’avait qu’une et unique sœur parmi sa famille nombreuse, alors j’étais persuadé qu’elle était garçon manqué, sportive, ce type de personne. A la place j’ai rencontré une jolie jeune femme souriante. Sa féminité ressortait de partout, que ce soit dans son apparence ou dans son attitude. Nous n’avions passé qu’un court moment ensemble dans un café et je ne l’ai pas revu depuis, cependant j’ai été charmé. Elle avait des manières et était élégante, sans jamais un mouvement brusque. Elle semblait ne pas avoir du mal à sociabiliser, loin d’être timide dans son coin. Pour ma part en tout cas, je n’ai pas mis longtemps pour bien m’entendre avec elle. Joyeuse et enjouée, elle animait la conversation et propageait sa bonne humeur. Sa compagnie était agréable sans être étouffante, je suis prêt à parier qu’elle n’a aucun mal à se faire des amis. » Ami d’un de ses grand frères.

« Les gens ont tendance à oublier parfois un peu trop rapidement les défauts et je ne sais pas comment ça peut être le cas pour cette fille. Au début, je n’avais aucun problème avec elle, nous étions simplement camarades. Et un beau jour, elle me sort que ma tenue est vraiment trop démodée. Non mais pour qui elle se prend ? Si madame fait autant attention à son physique, c’est bien parce qu’elle est superficielle ! En plus, ce n’est même pas comme si elle le cachait, elle dit pratiquement tout ce qu’elle pense. Ça lui a d’ailleurs causé quelques soucis avec les gens de plus haut grade. Elle devrait écouter les ordres sans broncher, sauf qu’elle ne le fait que si ça lui convient aussi de son point de vue. Ah ouais parce non seulement elle se permet de dire tout ce qui lui passe par la tête mais par contre, il est hors de question de la critiquer. Alors là, ça ne va plus, elle part direct sur ses grands chevaux et quitte la salle agacée. Susceptible ? Clairement ! Il vaut mieux tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de dire un commentaire la concernant. » Camarade d’Athéna.

« Ma sœur Kyong Hee cache sa grande sensibilité derrière son grand sourire. Il suffit d’être proche d’elle pour comprendre qu’elle est plus fragile qu’elle ne le montre. Je l’ai déjà entendu pleurer la nuit en cachette de la mort de maman. Pourtant, pas une seule fois elle ne m’en a dit un mot. J’aimerai qu’elle puisse plus dépendre de moi, tout comme elle le fait pour moi. J’apprécie sa douceur et son réconfort à chaque fois que je ne vais pas bien. Elle s’inquiète constamment pour moi et me taquine aussi souvent. Je crois qu’elle essaye de prendre en main le rôle de mère et quelque part ça m’attriste. Je sais à quelle point elle est passionnée par la biologie et la chimie et en devant s’occuper de nous, les plus jeunes, je trouve que ça la distrait davantage. Déjà qu’elle est inattentive de nature, des responsabilités en plus sur son dos ne l’aide pas. J’aimerai qu’elle se concentre plus sur ses recherches que sur nous… » Benjamin de la famille Oh.

Elle est encore affectée par la mort de sa mère.